CR Stéphane - Half Altriman

Compte-rendu de Stéphane D. sur le longue distance

"Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais", telle est la devise de l'Altriman, un triathlon pas comme les autres, du moins pour les habitués comme nous du bord de mer.

En résumé, tout commence à 8h, dans le parc à vélos. Le soleil s'est levé sur un ciel pur et dégagé. Le lac laisse échapper quelques volutes de fumée créant une atmosphère féérique. Ce lac, entouré de montagnes, au lever de soleil, quelle splendeur !

Je me retrouve avec une grosse crotte de cheval à mon emplacement, ce qui fait rire tout le monde.

8h30, c'est le départ. L'eau est finalement bonne, c'est la cohue, la ruée, la baston. Au programme, la traversée du lac, on longe le bord opposé, puis on revient.

A la moitié de l'aller, je vois du monde se lever (ah, on a pied), ce qui me permet de tomber sur Mika. Au retour, moins de monde, plus tranquille. Je me cale sur le gars de devant jusqu'au bout, pour me rendre compte qu'il s'agit de Goustan !

Dans le parc, je me déshabille tranquillement, papote avec Goustan prends le temps de me sécher, Goustan s'en va, Mika arrive accompagné de Guillaume, je mets des chaussettes, papote avec Mika et Guillaume, j'enfile mon tee-shirt, Mika et Guillaume s'en vont (mais ils sont tous pressés ou quoi ?), je bois un coup et c'est parti pour le vélo.

Première montée, pas hyper dure, mais longue (surtout à froid). Je ne sais plus où regarder tellement les paysages sont grandioses. Quand soudain "Eh t'es pas là pour admirer le paysage" me lance Jean-Marie. "Arg, j'ai oublié mon appareil photo" je lui réponds.

Puis un faux plat descendant nous permet d'attaquer la remontée vers le col de la Llose : magnifique !

Et on bascule de l'autre côté pour 14 km de descente. Si ça pouvait tout le temps être comme cela !! Malgré des pointes à 55km/h, je me fais doubler par des véritables fusées, dont Christophe que j'ai à peine le temps de reconnaitre. Cette fois, je reste concentré sur la route, les virages serrés, les bords de montagne : je connais enfin la signification de l'expression avoir la tête dans le guidon. Arrive ensuite Jérome et là je me dis, "ne le lâche pas !"

Une fois en bas, devinez quoi ? Nous devons remonter pendant 14 km, sur une pente douce (5% de moyenne) jusqu'au col de Creu. A ce moment-là, la température est de 33° au soleil (pourquoi personne n'a planté de platane sur les routes de montagne ??). Je garde Jérôme en ligne de mire jusqu'à ce qu'il accélère et me lâche (son coup de mou a dû passer).

La montée est dure, plus par la chaleur que par la difficulté. "Heureusement que c'est beau" me lance un concurrent. "Carrément, ça permet de passer le temps" je lui réponds. Et nous continuons à pédaler, sous un cagnard pas possible. C'est clair que les paysages traversés valent le détour.

Arrivés au col, un groupe d'espagnols avec la musique à fond nous encouragent. Mes gourdes sont vides, j'ai soif, heureusement on bascule aussitôt vers le village de Matemale et son ravitaillement (ah, de l'eau fraiche).

Puis nous partons pour un faux plat face au vent qui annule la pente (grrrrr), puis la descente se fait plus franche jusqu'à Escouloubre-les-Bains, le point de départ d'une ultime torture qui durera 9 km et commencera par une belle portion de 12% sur 3 km. Au total, cette côte me prendra 50 min (faites le calcul) et pas un seul arbre pour faire de l'ombre. Là encore, nous passons par des routes à peines plus larges qu'une voiture. Nous ne voyons pas grand monde, mais à chaque petit village traversé, il y a de l'animation, de la musique et des "Allez Stéphane" (c'est cool d'avoir son prénom sur son dossard). Et ce sont les espagnols venus en nombre qui mettent le plus d'ambiance, même si je ne comprends pas tout ce qu'ils disent.

Après une ultime descente pour prendre de l'élan, c'est la longue remontée vers les Angles par une pente douce pour enfin poser le vélo.

Après avoir changé de chaussettes (oui j'ai mon petit confort), mis mes chaussures, j'attaque la course à pied. Mon dieu, que j'ai soif. Les ravitaillements tous les 2.5km ne sont pas de trop. Un verre avalé, un verre sur la tête. Les 8 premiers kilomètres se font à l'ombre, à croiser les autres nantes tri mais après les choses se gâtent.

Du soleil, encore du soleil, toujours du soleil. Rappelez-vous, 33°C vers 11h, et là il est 14h. Pas d'ombre et le pire, c'est que ça commence à grimper.

Je crois que c'est le début de la fin, les crampes d'estomac arrivent. Je me force à boire à chaque ravitaillement, mais c'est dur. La grosse cote (9% sur 1.6 km) se fera en marchant. Un spectateur me dit "il y a un autre nantais juste devant (Guillaume à priori)", mais impossible d'accélérer pour le rattraper. Puis nous rebasculons vers l'autre versant, et un belle descente vers le lac de Balcère où un peu d'ombre nous attend.

Demi-tour au lac après une pause ravitaillement en compagnie de Jeff, puis ça remonte. J'alterne course et marche, c'est dur. Et là c'est le drame, je vomis tout ce que j'avais pu avaler (eau et solide). Paradoxalement, je me sens libéré ensuite et peux repartir en courant. Enfin j'arrive en haut. Il ne reste plus que 3km de descente et c'est la ligne d'arrivée.

Les derniers mètres sont de la folie, les bénévoles, les participants déjà arrivés, les supporters des autres participants, français, espagnols, tous forment une haie d'honneur et applaudissent, crient, félicitent, scandent mon nom (rappelez-vous il est sur le dossard), et là je rentre dans la salle des fêtes où se tient l'arrivée et le speaker prend le relais "Arrivée de Stéphane DAMIENS de Nantes Triathlon." Petite photo souvenir devant l'arche, et direction le ravitaillement où Guillaume et Jeff attendent. Ça y est, un peu moins de 8h. Ou plutôt, presque 8h d'effort, de bonheur, de douleur aussi mais la joie d'être arrivé jusqu'au bout.

Au final, je retiendrai de cette journée, une ambiance de folie, des paysages de folies, une épreuve de folie. Et c'est clair, que cette folie là, on n'est pas prêt de la regretter.

[Stéphane D.]

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